Walter Williams : le credo des journalistes

Ce texte fondateur a été rédigé par Walter Williams (1864-1935). En 1908, Williams a créé la première école de journalisme au monde, à l’Université du Missouri, au début du 20e siècle.

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Walter Williams.

Je crois au métier de journaliste.

Je crois que la presse est investie d’une mission au service du public ; que tous ceux qui travaillent pour elles sont, sous leur responsabilité pleine et entière, des éducateurs de l’opinion ; que s’ils se fixaient le moindre objectif, ils trahiraient de ce fait la confiance dont ils sont les dépositaires.

Je crois qu’une pensée et une conscience claires, l’exactitude et la bonne foi sont les bases fondamentales de tout le journalisme.

Je crois qu’un journaliste ne doit accepter d’écrire que ce qu’en son âme et conscience, il estime être la vérité.

Je crois que toute censure, hormis le cas de salut public, est inadmissible.

Je crois qu’un journaliste ne doit jamais écrire dans la presse ce qu’il n’oserait pas dire comme homme privé ; qu’il doit témoigner d’autant d’esprit critique à l’égard de lui-même qu’à l’égard de n’importe quelle pression extérieure ; qu’il ne saurait éluder sa responsabilité personnelle en se retranchant derrière les instructions ou les actions d’un autre.

Je crois que la publicité, l’information et les commentaires doivent tendre à satisfaire, au mieux et sans discrimination, les intérêts du lecteur ; que tout, dans un journal, doit être apprécié selon les mêmes critères : cela est-il vrai ? Cela est-il bienfaisant ? Cela est-il correct ? Que tout bon journaliste doit être jugé seulement d’après les services qu’il rend au bien commun.

Je crois que le journaliste qui obtient le succès le plus mérité est celui qui craint Dieu tout en honorant les hommes ; qui est farouchement indépendant, inaccessible au respect humain, aussi bien qu’à l’attrait du pouvoir, constructif, tolérant mais jamais sceptique, maître de lui, patient, toujours respectueux de ses lecteurs sans jamais être leur esclave, et prompt à s’indigner de l’injustice d’où qu’elle vienne ; qui est insensible aux pressions des privilégiés comme à celles de la foule ; qui s’efforce de donner une chance à tous et même une chance égale à chacun dans la mesure où le permettent la justice et la charité ; qui est profondément fidèle à son pays tout en travaillant sincèrement à la compréhension entre les peuples et à l’avènement d’un monde uni.

Ce journaliste-là est un journaliste pleinement humain, issu du monde d’aujourd’hui et à son service.

À lire aussi : les devoirs du journaliste selon Albert Camus.

Walter Williams : le credo des journalistes

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