Les dix règles d’écriture d’Elmore Leonard

9782743619671Elmore Leonard (1925-2013), géant des lettres américaines, est l’auteur d’une œuvre prolifique, notamment de romans policiers, qui a marqué et inspiré des générations d’auteurs et de cinéastes. « Dutch », comme il était surnommé, a publié en 2007 un essai intitulé Elmore Leonard’s ten rules of writing, publié en France en 2009 par les éditions Rivages sous le titre Mes dix règles d’écriture.

Voici un extrait de l’ouvrage, reprenant les règles que l’auteur s’est forgées au fil de ses années d’écriture. Sont développés ici les points en lien avec l’écriture journalistique.

1. Ne commencez jamais un livre par des considérations météorologiques
Si votre seul but est de créer une atmosphère, et non pas de montrer la réaction du personnage au temps qu’il fait, restez bref.

2. Évitez les prologues
Les prologues peuvent agacer, surtout s’ils suivent une introduction qui elle-même suit un avant-propos. C’est plutôt dans les ouvrages de non-fiction qu’on les trouve néanmoins.

3. Pour les dialogues, n’utilisez jamais d’autre verbe que « dire »
La ligne de dialogue appartient au personnage ; le verbe, c’est l’auteur qui vient y mettre son nez. Et le verbe « dire » est beaucoup moins intrusif que « grogner », « soupirer », « avertir » ou « s’écrier ».

4. N’utilisez jamais d’adverbe pour modifier le verbe « dire » admonesta-t-il gravement… Utiliser un adverbe de cette façon (d’ailleurs, utiliser un adverbe tout court) est un péché mortel. Car alors l’auteur s’expose entièrement, il utilise un mot qui distrait et interrompt le rythme de l’échange. Dans un de mes romans, un personnage raconte comment, autrefois, elle écrivait des romans historiques « pleins de viols et d’adverbes. »

5. Sachez contrôler vos points d’exclamation
Vous êtes autorisé à en utiliser deux ou trois tous les 100 000 mots. Sauf si vous avez le don de les employer comme Tom Wolfe, alors ne vous gênez pas.

6. N’utilisez jamais les mots « soudain » ou l’expression « l’enfer se déchaîna »
Cette règle n’a pas besoin d’explication. J’ai remarqué que les auteurs qui utilisent le mot « soudain » ont souvent tendance à ne pas bien contrôler l’usage des points d’exclamation.

7. N’utilisez les dialectes et les patois qu’avec parcimonie 
Si vous commencez à écrire vos dialogues en phonétique et à bourrer vos pages d’apostrophes, vous ne pourrez plus vous arrêter.

8. Évitez les descriptions détaillées de vos personnages 
Dans la nouvelle d’Ernest Hemingway Hills Like White Elephants, à quoi ressemblent l’Américain et la fille qui l’accompagne ? « Elle avait ôté son chapeau et l’avait posé sur la table. » C’est la seule référence à une description physique dans tout le texte, et pourtant nous voyons les personnages, nous les connaissons à travers leurs intonations, et pas un adverbe en vue…

9. Ne vous embarquez pas dans des descriptions détaillées des lieux et des choses 
Même si vous êtes très bon, veillez à ce que vos descriptions ne mettent pas un coup d’arrêt à l’action, au flux de l’histoire.

10. Essayez d’éliminer la partie que les lecteurs sauteront. 
Cette règle m’est venue en 1983. Réfléchissez aux passages que vous sautez quand vous lisez un roman : les longs paragraphes de prose qui comportent à l’évidence beaucoup trop de mots. (…). Je vous parie que vous ne sautez jamais les dialogues.

Mais la règle la plus importante résume les dix précédentes : « Si ça ressemble à de l’écrit, alors je réécris ».

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Photographie : Vince Bucci/Getty Images

 

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